dimanche 21 janvier 2018

C'est quoi changer ?



Photo by Bryan Minear on Unsplash
M. me dit : « toi tu changes beaucoup de choses dans ta vie, pour moi rien ne change. »

En fait, il me semble qu'en peut changer sans changer ou ne pas changer en changeant
Cela dépend bien sûr de ce qu'on appelle changer !
Parfois on change apparemment mais c'est toujours de la même chose sous une forme différente.
Parfois, apparemment rien ne bouge, mais la manière de vivre sa vie change en profondeur.
Revenons à l'essence du yoga : il s'agit de diminuer la souffrance en s'attaquant aux perturbations du mental. Or, l’on a développé chacun nos habitudes de pensées, empreintes des 5 « sources de souffrance » (klesha) que décrit le yoga.

  • La confusion, entre ce qui est transitoire et permanent, notamment
  • L’ego
  • L’avidité, l’attachement à ce qui un jour nous a donné du plaisir
  • Le rejet de ce qui un jour a été source de déplaisir
  • La peur du changement, de tout ce qui finit, et bien sûr de la mort.

La souffrance est inhérente à l’être humain, mais la pratique vise à libérer sa pensée et ses actions de ce qui les entache, et ainsi éviter au maximum la souffrance à venir.

Par exemple, pour ma part j’avais - j’ai encore parfois - tendance à chercher toujours plus de la même chose.
Avant de démarre ma formation de professeur yoga j'avais testé plusieurs types de stage de développement personnel sous la forme "consommation".

  1. Je fais le stage.
  2. Je trouve ça génial, je me dis que ça va changer ma vie.
  3. Je ne mets pas grand-chose en place de neuf, ou pas longtemps.
  4. Je teste autre chose


Je me souviens de ce moment dans la cuisine pendant l’un des premiers week-ends de formation où Dominique m'a dit : le yoga demande de s'engager.
La force de cette phrase…
Ma première réaction pour rejeter la « contrainte »…
Et puis finalement le chemin que l'idée a fait progressivement dans mon esprit puis ma vie : il s’agit bien de sortir du papillonnement et passer à "creuser un sillon à l'intérieur de soi" en s'appuyant sur le triptyque du premier sutra du deuxième chapitre ; tapas, l’effort, svadyaya, le recul, isvara pranidhana, l’abandon à ce qui me dépasse.

Donc, changer, c’est d’abord observer en nous ce qui nous éloigne du flux de la vie, et patiemment, avec bienveillance, nettoyer petit à petit ces travers qui compliquent la vie.
Alors, changer peut être totalement invisible.

Quel indicateur ? La Joie qui a une place plus grande, en dépit des aléas et des chagrins inhérents à la condition humaine.  
Photo by Bryan Minear on Unsplash

samedi 26 décembre 2015

Cette légereté là

Un Noël de paix.
Une tablée que nous avions vraiment choisie.
De l'abondance, mais pas d'excès.
De la joie, et de ces larmes qui ont la douceur de l'ange.
La transmutation de vieilles erreurs en fluidité.

Quelle bénédiction !
L'esprit de Noël...

mardi 1 décembre 2015

La décision

La décision est prise.

Je vais bientôt  quitter
cette machine infernale et douce
support de ma construction.

Je lui ai offert pendant tant d'années
mon temps,
ma chair,
mes rêves.


Quitter le paquebot,
construire mon propre esquif,
décider de mon chemin,
ramer et écoper.

Je me sens prête,
frisson de l'excitation
et du trac, bien sûr.


Rouge aux joues,
comme une amoureuse
au premier rendez-vous.
 


mardi 1 septembre 2015

La vie toute petite

Au ras du réel,
tout au bord du temps,
la vie toute petite
s'apprivoise doucement.

Le reste n'est qu'éclats
fatras,
imprécats.

Regards
souffles
pas
rêves
vie.

jeudi 19 juin 2014

Résurgence




Tout ce temps dans l'ombre,
à batailler par morceaux,
en morceaux.

Y croire et ne plus y croire
ballet démantibulé
sous le discours tranquille.










Une oasis surgit,
plus d'urgence
résurgence.

Célébrer le répit,
recharger les batteries,
espérer l'inédit.

mardi 7 janvier 2014

Arrêt sur image

Voilà. Une nouvelle année qui démarre, avec cette opportunité de faire le point.

Après des années à chercher les profondeurs, et les bouleversements de 2012, 2013 fut une année à la fois riche et troublée :

les maux du corps,
tout ce qu'il y avait à déconstruire,
tout ce qu'il y a à construire,
et cette course folle, permanente, épuisante.

Il me faut absolument retrouver des temps de rien, réguliers, préservés.
Le temps de recontacter l'eau profonde, calme et chaude.

Le reste se fait.

Bien sûr, je vous souhaite à toutes et à tous une très belle année :-)

mercredi 25 septembre 2013

D'Orphée à Perséphone

Nous échangions librement avec un collègue expérimenté autour de ces situations de crise où nous accompagnons les unités confrontées à des événements graves, puis finalement de ce qui nous avait conduit, avec nos collègues, sur ces terres sombres, et surtout du risque d'y rester, de ne plus être à même d'en sortir.
C'est alors qu'ont surgi ces images. 







D'abord Orphée allant chercher son Eurydice au fond des enfers, et par manque de confiance, la perdant. 

 









Puis celle de Perséphone gagnant grâce à la force de sa mère le droit de passer 6 mois aux enfers, et 6 mois sur terre.










Et je me suis dit que dans nos métiers, il fallait vraiment s'appuyer sur cette dernière métaphore. Certes, on ne pouvait faire autrement que descendre aux enfers pour contacter ceux qui y sont plongés, mais que notre rôle est bien de passer du temps aussi à la lumière, dans la joie, car sinon, nous n'aidons plus personne, quoi que nous en pensions. Et que c'était bien là une partie de la plus-value d'une supervision.



Je me suis dit aussi que ma grande question professionnelle du moment, celle qui m'obsède ces derniers temps, est celle de ce choix : continuer à descendre en terre obscure, ou revenir à la lumière pour de bon. 

Et sincèrement, je ne sais pas. Car ce choix professionnel que j'ai fait il y a plusieurs années déjà, je ne sais s'il est un "vrai choix", ou si j'y ai été plongée "de force", de la même manière que Perséphone a mangé les graines de la grenade.

Vais-je y rester à présent par amour...